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Chapitre 13 : Équations différentielles linéaires

I Rappels de 1ère année


Rappel : il s'agit de trouver toutes les FONCTIONS qui vérifient une certaine relation sur un intervalle donné

I.1 Les théorèmes

Voir la fiche compagnon pour les théorèmes.

I.2 Exemples

I.2.1 Sur les courbes intégrales
  • Soient y1 et y2 des solutions de d'une même équation scalaire d'ordre 1. Pour t0I quelconque, si y1(t0)=y2(t0) alors y1 et y2 sont solutions d'un même problème de Cauchy et donc sont égales.
  • Ainsi deux solutions d'une même équation différentielle linéaire sont soient égales, soit leurs courbes représentatives ne se coupent pas.
  • Pour les équations d'ordre 2, l'interprétation est un peu plus subtile.
    Deux courbes intégrales qui passent par un même point, en ayant la même tangente
    en ce point, sont confondues.
I.2.2 Méthode
Pour résoudre une équation du type y+a(t)y=b(t) :
  1. On commence par résoudre l'équation homogène associe : y+a(t)y=0 ,
    ce qui se fait par un premier calcul de primitive.
  2. On détermine une solution particulière de l'équation avec second membre.
    Soit il y en a une évidente, soit via la méthode de variation de la constante.
    Ceci nécessite un deuxième calcul de primitive.
  3. On explicite clairement l'ensemble des solutions demandé (problème de Cauchy,
    solutions ayant telle ou telle propriété...)
I.2.3 Exemple
Résolvons l'équation (E):ty+y=t2 sur R .
On a ici un problème, car le coefficient de y s'annule.
  • On se place sur I=R+ ou R . L'équation devient y+1ty=t et l'équation homogène a pour solution toutes les fonctions de la forme y:tλtλR est quelconque.
  • On applique la méthode de variation de la constante. On cherche une solution sous la forme y:tλ(t)t=λ(t)f(t)λD(I,R) et f:t1t est une solution de l'équation homogène.
    Alors, pour tout tI , λ(t)f(t)+λ(t)f(t)+1tf(t)=tλ(t)f(t)=tλ(t)=t2 .
    On prend λ:tt33 et y:tt23 est une solution particulière de E sur I .
  • Les solutions de (E) sur l'intervalle I sont les fonctions de la forme y:tλt+t23λ est un réel quelconque.
I.2.4 Méthode : ordre 2 avec second membre
Le second membre est de la forme Aekt avec A,kC des constantes. On cherche yp sous la forme P(t)ektP est :
  1. K une constante si k n'est pas solution de l'équation caractéristique.
  2. tKt si k est une racine de l'équation caractéristique (ie ekt est l'une des solution de l'équation homogène)
  3. tKt2 si k est une racine double de l'équation caractéristique.
Dans tous les cas, il faut déterminer la constante K
I.2.5 Exemple
Résoudre y+y=cos(x) .
On applique le principe de superposition en écrivant cos(x)=12eix+12eix . Ainsi il suffit de trouver une solution particulière de chacune des équations


y+y=eixy+y=eix

où à chaque fois le coefficient constant dans l'exponentielle est racine simple de l'équation caractéristique.

II Ordre 2, coefficients non constants

II.1 La théorie

II.1.1 Théorème (Cauchy-Lipschitz)

Soient a,b,cC(I,K) . Soient également t0I , v0,v0K . Le problème de Cauchy {y+a(t)y(t)+b(t)y(t)=c(t)y(t0)=v0y(t0)=v0 possède une unique solution C2 définie sur I .
Preuve
Admis !
II.1.2 Théorème

Soient a,b,cC(I,K) . L'ensemble des solutions sur I de l'équation y(t)+a(t)y(t)+b(t)y(t)=c(t) est un espace affine de dimension 2. Sa direction est l'ensemble des solutions de l'équation homogène associée.
Plus précisément, les solutions de l'équation homogène ( EH ) y(t)+a(t)y(t)+b(t)y(t)=0 sont de la forme tλy1(t)+μy2(t) (pour λ,μK quelconques) où y1,y2 sont solutions de ( EH ) et non proportionnelles . Toute solution de (E) est de la forme yp+yHyp est une solution particulière de (E) et yH une solution quelconque de ( EH ).
Preuve
Le théorème précédent nous assure l'existence de yp qui est une solution particulière de (E) (il suffit de choisir une condition particulière).
Notons S0 l'ensemble des solutions de ( EH ) et S l'ensemble des solutions de (E).
Posons ϕ:{D2(I,K)KIyy+ay+by qui est facilement linéaire. Alors S0=ker(ϕ) ( S0 est un donc K -ev, voir le cours de sup).
Alors pour t0I , {S0K2y(y(t0)y(t0)) est linéaire et bijective d'après le théorème de Cauchy-Lipschitz. ce qui conclut sur la dimension de S0 .
Soit maintenant yD2(I,K) . Alors ySϕ(y)=ϕ(yp)ϕ(yyp)=0yypS0 ce qui prouve bien que S=yp+S0 (plan affine).
II.1.3 Proposition (Principe de superposition)
Il reste bien évidemment valable, même quand les coefficients ne sont pas constants.

II.2 Exemples de résolution

II.2.1 Méthode de résolution
Il n'y a pas de méthode générale ! On ne connaît que la forme des solutions, ainsi que la structure de l'ensemble des solutions de l'équation homogène. En général, l'exercice propose une méthode pour trouver au moins une solution de l'équation homogène.
II.2.2 Recherche d'une solution DSE
Toujours en deux phases :
  1. Analyse : on suppose qu'il existe une solution DSE de rayon R>0 et on trouve une relation sur les coefficients, que l'on résout.
  2. Synthèse : on montre que la ou les fonctions trouvées sont solution.
    Soit en reconnaissant le DSE (fonction usuelle), soit en prouvant que le rayon
    de convergence trouvé est >0 .
    Il reste à vérifier (automatique normalement), que la fonction ainsi définie est
    bien solution, sur un intervalle que l'on précisera bien.
Résolvons sur des intervalles le plus grand possible t2(1t)yt(1+t)y+y=0 (E).
On cherche une solution y sous la forme y:tn=0+antn , ie y est la somme d'une série entière sur un intervalle ]r,r[ pour r>0 .
Alors, pour t]r,r[ , y(t)=n=1+nantn1 et y(t)=n=2+n(n1)antn2y est solution de (E) ssi pour tout t]R,R[


t2(1t)y(t)t(1+t)y(t)+y(t)=0n=2+n(n1)antnn=2+n(n1)antn+1n=1+nantnn=1+nantn+1+n=0+antn=0n=2+(n(n1)n)antn+1+n=2+(n(n1)n+1)antna1ta1t2+a0+a1t=0n=2+n2antn+1+n=2+(n1)2antna1t2+a0=0n=3+(n1)2an1tn+n=2+(n1)2antna1t2+a0=0n=3+(n1)2(anan1)tn+a2t2a1t2+a0=0

Par unicité des coefficients d'un DSE de rayon non nul, a0=0 , a1=a2 et n3(n1)2(anan1)=0 donc n2 an=an1 .
Finalement, a0=0 et n1 an=a1 donc y(t)=a1n=1+tn=a1tn=1+tn1=a1t1t .
Synthèse : le rayon de convergence de la série trouvé étant égal à 1, l'unicité est valable et donc y:ta1t1t est solution de (E) sur ]1,1[ pour toute valeur de a1 . C'est mieux que ce à quoi on pouvait s'attendre, vu que le coefficient de y s'annule en 1 et 0.
Il nous manque une solution de cette équation homogène, non proportionnelle à tt1t .
II.2.3 Proposition (Trouver une deuxième solution)
On considère l’équation différentielle y(t)+a(t)y(t)+b(t)y(t)=0 sur l'intervalle I .
Si on connaît une solution y0 de (E) qui ne s'annule pas sur I , alors on fait un changement de fonction inconnue, λ=yy0 ie on cherche une autre solution y sous la forme y=λy0λC2(I,K) est notre inconnue.
En replaçant dans l'équation, le terme en λ disparaît toujours.
II.2.4 Exemple
O reprend t2(1t)yt(1+t)y+y=0 (E) avec y0:tt1t . On cherche y sous la forme y=λy0 sur l'intervalle ]0,1[ (pour l'instant).
Alors y est solution de (E) ssi t2(1t)(λy0+2λy0+λy0)t(1+t)(λy0+λy0)+λy0=0 ssi t2(1t)λy0+λ(2t2(1t)y0t(1+t)y0)=0
Or t2(1t)y0=t3 et 2t2(1t)y0(t)t(1+t)y0(t)=2t21t+t(1t)t2(1+t)1t=t21t1t=t2.
Ainsi λ vérifie λ+1tλ=0 et donc λ(t)=C11t et λ(t)=C1ln|t|+C2C1,C2R .
Finalement, les solutions de (E) sur ]0,1[ sont de la forme y:tC1tln(t)1t+C2t1t=t1t(C1ln(t)+C2) .
Le calcul de vérification montre que y:tt1t(C1ln|t|+C2) est solution sur les intervalles ],0[,]0,1[,]1,+[ .